Be My Wolf
Page 1 sur 2 • 1, 2
Be My Wolf
Janvier 2000
Les choses…arrivent sans que l’on n’ait de contrôle dessus.
Il me semble avoir bien peu de contrôle sur certaines choses ces derniers temps. L’humanité m’échappe totalement. Je n’ai plus envie d’être vraiment humaine. Simplement l’alpha suffit, après tout, c’est ce qu’ils attendent tous, que je ne sois que l’alpha. Ils ne m’ont jamais demandé plus, alors pourquoi essayer d’être plus. Dans la chaleur des draps, entourée par les corps féminins épuisés, je regarde d’un œil sans émotion le ciel qui se dessine au-dessus de moi. La neige va commencer à tomber, avec force, le temps est à la tempête. J’aime quand le temps est ainsi sombre…
Je ne parviens pas à dormir. Les femelles épuisées sont parties depuis bien longtemps dans les bras d’un quelconque dieu du sommeil et moi…moi je vais encore subir une nouvelle insomnie.
Je n’arrête pas en ce moment, je n’y arrive plus. Je n’arrive plus à trouver le sommeil et j’ai la sensation que cela m’échappera. Janvier touche à sa fin et je n’ai toujours pas revu Ambrosius. J’ai une sensation de perte au fond de moi, cette douleur se creuse de façon gigantesque, au fur et à mesure, devient un trou béant aux bords duquel je me tiens.
Un pas, un seul et je pourrais aisément tomber.
Je ne sais pas où est Thomas, je m’en fiche un peu, je ne sais pas où je suis moi-même de toutes façon. Dans la cuisine, je porte la tasse brûlante de thé à mes lèvres. Je regarde le monde à travers les vitres, en me demandant si je ne devrais pas abandonner cet endroit et aller vivre au sein de la falaise, délaisser complètement tout le reste. Je n’ai plus envie.
Plus envie de jouer à l’humaine.
Plus envie de croire que j’en suis une.
Plus envie….
Délaissant la tasse sur un rebord, je me dirige vers la porte, retirant de mon corps, le peignoir que je porte, le laissant tomber sur le sol. Ouvrant la fenêtre, je respire l’odeur de la nuit et de la neige qui tombe doucement, le froid vient mordiller ma chair sans réellement la tirailler. Je ferme les yeux.
Nue face à la nature, les cheveux rouge sang retombant sur mes épaules, je souris.
Un sourire heureux et calme. Quelques pas m’amènent au dehors, des mouvements légers, graciles, et je reste un instant là, sous le regard de la lune et de la neige, à sourire comme une imbécile. Bienheureuse.
Je ne sais plus les soucis, je ne sens plus le monde humain, mais seulement celui animal et secret. Je ne sais plus les contraintes, tout au contraire, tout ce que j’ai, tout ce qu’il me reste, c’est ce monde, c’est tout ça. C’est ce qui me reste. La lune et la nature, ce monde silencieux de la nuit et mon corps semble sublimer par les rayons de la lune, totalement offerts à son regard.
Les bras écartés, paumes et visage au ciel, je m’offre ainsi, à la lune, la peau lactée et striée de cicatrice se présente sans pudeur et sans honte, affirmation silencieuse que je lui appartiens, que je ne suis pas à qui que ce soit d’autre. Pas même à Lui.
Et de cette danse silencieuse, ne reste que la forme d’un corps humain qui s’abandonne, libéré de toutes les chaînes qu’on voudrait lui mettre. Mais le visage se redresse vivement, un bruit, une odeur, quelqu’un aux alentours. Reculant d’un pas, sur la défensive, je scrute les alentours, me méfiant d’une quelconque présence, un grognement s’échappe de mes lèvres, et puis l’ombre se dessine. Doucement, lentement. Je recule.
Le vent m’apporte son odeur.
Je le fixe, recule, encore une fois avant de m’élancer en arrière, le corps endoloris par la douleur de la transformation, je m’élance à son opposé, vers la frontière….
Fay Woodsborrow- Messages : 202
Date d'inscription : 23/03/2010
Feuille de personnage
dd: age
Re: Be My Wolf
Elle était apparue, un peu comme un matin de noël. Féérique, éthérée, presque surréelle, sa peau brillant sous les rayons de lune presque comme de l’argent. Elle paraissait si irréelle, qu’Ambrosius crut un instant l’avoir rêvée. Qu’être resté si longtemps là, à couvert dans les bois, à fixer les lignes de sa demeure, avait rendu son rêve réel. En lui s’était tissée la honte de voir que ce n’était pas le frère qui observait la sœur. Mais le loup, la louve. C’était une évidence qui s’était imposée ces dernières semaines et contre laquelle il avait tenté de lutter, de toutes ses forces. Mais plus il essayait de l’oublier, plus leur nuit passés ensemble lui revenait. Les souvenirs lui arrivaient parfois sans qu’il s’y attende, au détour d’un geste quotidien. La chose était bien plus embarrassante lorsqu’il en venait à se soulager en pensant à ses formes, ses lèvres, ses mains, son…
Secouant la tête, il fit un pas en arrière. Il était incapable de dire pourquoi il était venu. Il l’était encore plus de pouvoir justifier être resté si longtemps dans le froid, d’avoir essayé de s’imprégner d’elle tout en rejetant la sensation de béatitude qu’il éprouvait alors. Il savait qu’elle n’avait pas froid, mais il aurait voulu la voir se lover à l’intérieur de son blouson, tout contre lui. Sentir son odeur, sentir simplement la chaleur de son corps contre le sien. Il se battait avec des démons irréels, des frustrations incomprises. Il souffrait d’un manque qu’il avait lui-même instauré. Mais la voir, c’était comme un coup au cœur qui bloquait sa respiration dans ses poumons, la sensation d’avoir ses jambes qui se dérobaient sous lui, l’envie de fuir alors même qu’il savait être ici chez lui.
« Fay ! » S’écria-t-il soudain, alors qu’elle l’avait vu et fuyait en sens inverse. Il s’élança à son tour, à travers l’épais sous-bois, se mouvant difficilement alors qu’il s’enfonçait dans la neige. Il éprouvait rapidement les limites de son corps d’homme, quand loup il aurait eu presque la sensation de ne pas effleurer le sol de ses pattes. Oui mais il était un homme. Et il chuta ainsi plusieurs fois, le nez dans la poudreuse, se relevant pour voir tout juste un éclair blanc fendre l’horizon et disparaître. Il était trempé, il avait les poumons en feu, le souffle coupé.
« Fay merde attends-moi ! » Un éclair lumineux le projeta soudain en arrière, fesses dans la neige et il comprit alors qu’il avait échappé de peu à un sort. Puissant, il avait détruit un tronc à quelques centimètres de lui, le réduisant en copeaux de bois. Un instant étourdi alors qu’il sentait la magie vibrer autour de lui, il appela encore la louve, la mettant en garde. Se redressant avec difficultés, il s’élança de nouveau, avec cette fois l’envie d’échapper à ses assaillants.
Ambrosius Ivanov- Messages : 25
Date d'inscription : 14/02/2013
Re: Be My Wolf
Pourquoi vouloir reconstruire quoi que ce soit désormais ? Pourquoi vouloir faire ça ? Je ne sais pas, je ne le sais aucunement et je n’ai pas envie de tout cela, je n’ai envie de plus rien. Je sais que je me mens un peu, que je voudrais m’effondrer et pleurer, le frapper, le repousser, le faire tomber dans la neige en lui hurlant que je le déteste, désespérée parce que malheureuse d’aimer une personne qui ne veut pas cela.
Je l’ai dis, je l’ai décidé, je ne serais plus que la louve de la meute, je ne serais plus que l’alpha et quoi qu’il arrive, quoi qu’il m’en coûte, je ne changerais jamais cela. Je ne veux plus endurer ces sentiments d’humain qui me transpercent l’esprit, je ne veux plus.
Alors je cours, sans réellement prendre conscience de ma course, je cours, sans me retourner, sans désirer me retourner, sans savoir où aller, me dirigeant toujours tout droit, sans jamais vraiment comprendre ma course, sans jamais vraiment y trouver un sens, simplement fuir et puis…
Sentir dans le vent l’odeur d’un des chasseurs, reconnaître le parfum de l’un de ces femelles de malheur, deviner, juste à temps l’ombre qui me guette et sentir le contact brulant sur le pelage d’un sort qui a raté, mais qui, cependant a touché sa cible. Gémir, chuter, glisser le long de la pente, mordre, essayer et le voir, ce loup noir.
La douleur à la hanche qui n’est rien, regarder le loup, entendre les chuchotement, les moindres pas dans la neige, comprendre que l’on est plus vraiment sur son propre territoire, essayer de fuir, ne pas y parvenir, simplement se mettre à courir, dans la même direction, loin des assaillants, les entendre pester râler, sur leurs montures enchainées….
Mais courir, beaucoup, trop, sentir la douleur cingler la hanche, se cacher…
Fay Woodsborrow- Messages : 202
Date d'inscription : 23/03/2010
Feuille de personnage
dd: age
Re: Be My Wolf
Le deuxième éclair, deuxième sort, provoqua une dissonance étrange dans son esprit et son corps tout entier trembla d’une rage qui lui échappa en un hurlement féroce qui raisonna dans sa poitrine. Il se mit à courir plus vite, soudain plus agile, avec la sensation de ne faire qu’effleurer le sol. Rapidement il compta plus d’une dizaine d’assaillants qui s’étaient lancés à la poursuite de la louve blanche. Elle parvenait à les distancer, à ondoyer entre les sorts qu’ils lançaient mais malgré sa force il savait le combat inégal. Il suffisait d’un fléchissement, d’un essoufflement pour qu’ils prennent le dessus. Montée du tréfonds de son âme, la déchirure le laissa gourd.
Ses vêtements tombèrent comme des lambeaux à ses pieds, sa peau se déchira, laissant une fourrure sombre comme la nuit s’épanouir. Il sentit sa mâchoire se disloquer, ses crocs pousser, goût de fer dans la gueule. Il tomba à genoux. Il percevait maintenant avec plus d’acuité chacun de leurs agresseurs. L’odeur rance de leur peau sale, celle de leur monture, la puissance de leur magie qui le léchait. Campé sur ses deux pattes avant, il leva le museau en l’air et un hurlement terrifiant s’échappa de son poitrail, qui affola les chevaux qui se cabrèrent. En quelques poussées il était auprès de la louve qu’il poussa du museau pour qu’elle se relève. La brûlure qu’elle avait sur le côté, il la ressentait comme si la blessure avait été sienne. La folie s’empara de lui.
Pour une fois il n’y eut pas de différence de volonté entre lui et la bête. Il se dressa, ombre terrifiante devant les sorciers. Jamais il n’avait eu autant le goût du sang. Jamais les choses ne lui avaient semblées si juste qu’à l’instant où il déchira l’abdomen de celui qui avait lancé le sort sur sa louve. Sa louve. Un grondement s’échappa de la masse noire qu’il était, et fit déguerpir les derniers en manque de courage. Puis il se tourna vers elle, la fureur luisait dans ses prunelles sombres et il découvrait les crocs. Il les referma autour de sa nuque, l’obligeant à plier, alors qu’il grimpait sur son dos et s’abandonnait au besoin impérieux de la posséder.
Ambrosius Ivanov- Messages : 25
Date d'inscription : 14/02/2013
Re: Be My Wolf
Elle porte sa présence magnifique sur mes chairs et je ne parviens pas à redresser mon corps, pas immédiatement. Je ne veux pas être à la merci de qui que ce soit, je ne veux pas être ainsi vaincue alors que l’esprit n’est que colère. Ils sont là, si près, trop près, et mon flan touché me bloque au sol, alors que j’essaie de me cacher, inutilement, je le sais. Ils me trouveront, ils me tueront, ils ne désirent que cela. Me tuer. Parce que je suis la louve alpha, parce que je suis la cheffe principale de cette meute, parce qu’ils croient pouvoir mettre à mal, un jour, ce monde, MON monde, sans que quiconque ne s’oppose. Maudits sorciers, sales sorciers…
J’essaye de rassembler la rage au fond de moi, pour qu’elle me donne les forces nécessaires mais face à tout cela, face à cette douleur…j’essaye. J’essaye, je chancelle sur mes pattes, je grogne, on me soutient. Il est là !
Ambrosius, en loup, furieux, plus que moi encore et je tiens sur mon corps avec difficulté. Sous l’apparence lupine, je me redresse, essaye de mordre une main qui s’approche de moi et puis l’odeur du sang qui se répand, le loup qui est furieux. Les assaillants qui succombent, la mort et ses odeurs pestilentielles qui foudroient l’air de son odeur.
Et puis…
La morsure à ma nuque, le corps qui se soumet, à quatre pattes, fourrure contre fourrure, la fuite des assaillants vaincus mais le loup qui vient et possède, la tentative de le repousser. L’humaine comme la louve qui cherchent à refuser, sans y parvenir, la possession, les souffles haletants, les animaux en communions. Ses mâchoires me blessent et je retombe sur la neige, un gémissement lupin plaintif, la fourrure qui quitte le corps, nue contre lui, humaine, une main sur ma chair en feu, ses bras autour de moi, l’impression d’être soumise, femelle, la colère.
Ses mots horribles me reviennent à l’esprit, je grogne, je repousse, je le rejette. Même si la peau tremble encore de sa possession, rapide, animale, je le repousse, dans un cri de rage et je titube. La chaleur naturelle de mon corps est cependant possessive, lutte contre la neige. Je ne sais pas s’il me suit, alors que je me redresse, humaine et que je cours, enfonçant mes jambes dans le manteau blanc glacé.
C’est à l’entrée d’une grotte solitaire que je tombe, m’engouffrant à l’intérieur, les yeux s’habituant vite à l’obscurité. Personne ne vit ici, pas d’humain, pas d’animal et je recule pour me retrouver à l’intérieur, tenant mon abdomen droit en rageant, pestant, grognant, furieuse. Je ne veux pas lui pardonner, pas cette fois, pas encore, pour être encore une fois rejetée. Non.
Des larmes coulent le long de mes joues, j’ai mal, autant physiquement que moralement et j’attends son ombre à l’entrée de la grotte, je jure, je peste, en sentant mes forces m’abandonner doucement. Je cligne des yeux, je vois mal, je ne vois plus, je sombre dans l’inconscience sans le vouloir, à bout de souffle…
Fay Woodsborrow- Messages : 202
Date d'inscription : 23/03/2010
Feuille de personnage
dd: age
Re: Be My Wolf
L’apaisement du corps et de l’esprit alors que le relâchement de l’instinct subvient. Le froid de la neige sur la peau, et très vite la chaleur de son corps contre le sien… De sa peau… Soudain arrachée dans un geignement plaintif et coléreux. Elle fuit et lui se tend et recherche ce contact brûlant. Elle se réfugie dans une grotte et il suit, passif et patient, se heurtant à son refus avec calme. La colère de la louve est méritée, c’est certain. Mais elle lui demande trop, trop vite. Il est difficile de lutter contre des idées profondément incrustées dans la chair au profit d’un instinct qui s’installe dans la lutte et qui se veut étouffer. Il n’est pas loup il est homme. Il n’est pas homme il est loup. Il ne sait plus, alors que dans son corps git l’envie de la posséder et de la faire plier. Encore.
Il arrive à ses côtés et elle est déjà inconsciente. Sa main caresse le ventre ferme, effleure la plaie et ses doigts se gorgent de sang. Il lèche le liquide carmin et grogne, sa voix d’homme prend les inflexions du loup, sa vitalité réveillée bat contre sa jambe. De nouveau la fourrure coule sur sa peau, ses dents s’allongent, ses os se tordent. Il promène sa truffe sur sa peau opaline, souffle chaud contre épiderme brûlant. La langue lèche la plaie avec application, s’égare sur la rondeur des seins, puis le corps musculeux et animal s’élance au dehors de la grotte. L’instinct le colle et le guide. La première bête lui échappe mais pas la seconde, une merveilleuse biche au ventre plein, à la cuisse grasse, qu’il tire jusqu’à l’intérieur du refuge. Qu’elle goûtera, la première. Une proie pour elle.
Puis il se couche contre le corps nu, recouvre la peau de son poil sombre, se love contre les courbes délicates, une patte passée autour des épaules. La truffe qui se gorge des accents délicats de l’épiderme, qui fouille la nuque de son impatience. Il geint ensuite, pour qu’elle ouvre les yeux. Viens jouer avec moi, semble-t-il implorer. Ouvre les yeux ma louve. Il se fait plus pressant, lèche le lobe de l’oreille et y grogne sa sérénade, pousse le menton du bout de la truffe et jappe quand les paupières cillent enfin. Le corps animal écrase et empêche la fuite. Tu es à moi, la louve.
Ambrosius Ivanov- Messages : 25
Date d'inscription : 14/02/2013
Re: Be My Wolf
Sa langue rappe ma peau, je soupire, gémit, la masse animal m’étouffe. La masse animale me contraint. Je ne veux pas être contrainte, mais je ne lutte pas. Je me contente de gémir, plaintive, de grimacer, de souffler.
-Tu me fais mal…Je ne me transformerais pas en louve. Je ne deviendrais pas ce que je suis, je lui ferais l’affront. Oui. Tu me fais mal. Insistais-je alors avec plus de colère et de méchanceté dans la voix, grimaçant encore de douleur. Je ne veux pas. Je suis têtue, plus que lui ne le sera jamais. Je n’ai pas besoin de laisser ma peau se déchirer pour devenir louve, je suis déjà une louve sous cette apparence.
Le sol écorche la peau de mon dos, la plaie semble déjà cicatrisée, je grommelle encore une fois, plus violente cette fois-ci, je le repousse encore.
-Ne joues pas à ça avec moi ! Qu’il joue au loup, sans moi ! Je parviens à le faire glisser sur le côté, détournant mon visage. Je ne veux pas qu’il me voit pleurer. Je ne veux pas pleurer. L’envie est pourtant là, trop présente et je sens ma pupille se réchauffer plus que nécessaire. Je ne veux pas. Cela me rends hargneuse, furieuse.
Au fond de mon cœur comme de mon âme, il y a cette déchirure qui refuse de pardonner, pour l’instant encore, pour toujours peut-être. Je ne veux plus jouer, faire semblant, être déçue. Je ne veux pas ! Je refuse ! Je tiendrais. Je crois.
Je ne veux plus faire semblant, lui donner une part de moi qu’il me jettera à la figure, je ne veux plus rien faire, j’abandonne. J’abandonne, qu’il le sache, qu’il le comprenne. Je me redresse tant bien que mal, marchant lentement, cherchant dans l’obscurité de la grotte ce qui me sera nécessaire. J’ai chaud, déjà, encore, mais pas assez. Je rassemble, en m’étant assise au centre de la grotte des feuilles, des brindilles, un morceau épais d’une branche que le vent a porté là, quelques instants après, le feu.
Recroquevillée sur moi-même, toutes tentatives pour m’approcher est vaine, un regard suffit, je ne veux pas être si proche de lui. Si cela ne tenait qu’à moi, je serais déjà dehors à courir, loin, très loin de lui, réfugiée dans ma meute, lui qui ne voudrait pour rien au monde qu’ils sachent tous ce qu’il fait avec moi, protégée ainsi de la présence des miens. Oui…je voudrais. Mais dehors la tempête redouble, le froid s’engouffre peu dans la grotte, mais il arrive et je regarde le feu minuscule, recroquevillée.
-Je t’ai déjà dit de laisser agoniser les bêtes avant de les tuer. Pas un merci, rien et pourtant je regarde la biche avec avidité. J’ai faim. J’ai besoin de force. Redeviens ce que tu es va…au lieu de faire semblant d’être ce que tu seras jamais. Sale sorcier. Plus odieuse que moi, c’est impossible. Mais il y a un bon point dans l’histoire, je lui parle. Cela aurait été pire si j’étais restée silencieuse.
Les gestes tremblants, j’arrache un morceau de chair que je porte à mes lèvres, la viande crue entre les lèvres, je soupire en regardant le feu, la longue chevelure a désormais blanchie. Comme si elle refusait de dire que je joue à la sorcière. Regardant une pierre longue et longiligne, je regarde sa pointe qui se trouve sous le feu. La plaie se referma plus vite si….
J’attrape le morceau de caillou, les doigts pleins de sang, je ne lui laisse pas le temps de réagir que déjà j’applique sur la plaie la pierre brûlante et je retombe en arrière en hurlant, le souffle court, le corps tendu. Je lâche l’objet sur le sol, et souffle comme un bœuf, grimaçant, grognant, les dents serrés. Sous l’effet de la douleur, je me mets à rire, toute seul, ouvrant les yeux sur le plafond de l’endroit.
-Dans une heure, je me casse.
Un murmure inaudible ou presque pour moi-même. La plaie sera parfaite dans une heure ou deux et je pourrais quitter cet endroit sans lui laisser le temps de vouloir jouer à quoi que ce soit avec moi. Oui…
Fay Woodsborrow- Messages : 202
Date d'inscription : 23/03/2010
Feuille de personnage
dd: age